Un prédateur géant vivait dans les Pyrénées il y a 12 millions d’années.
Une nouvelle espèce de grand carnivore fossile ayant vécu dans les Pyrénées il y a 12 millions d’années est décrite par une équipe internationale de paléontologues dirigée par Bastien Mennecart, du Muséum d'histoire naturelle de Bâle, et Floréal Solé, spécialiste mondial des mammifères carnivores fossiles.
Ce grand prédateur fait figure de géant au sein d’une famille de mammifères carnivores aujourd’hui éteinte, les amphicyonidés. Appelés familièrement "chiens-ours", ces carnassiers qui pouvaient peser jusqu’à 300 kg ont vécu en Europe entre -36 et -7,5 millions d'années.
Le nouveau nom de genre Tartarocyon s'inspire du personnage de Tartaro, le géant mangeur d’hommes pyrénéen et l’espèce est dédiée à M. Cazanave, propriétaire du site de découverte.
Ils sont un élément de la faune européenne du Miocène (entre -23 et -5,3 millions d'années), avant de disparaître vers -7,5 millions d’années. Durant cette période ils ont été très diversifiés, avec des animaux pesant de 9 à 320 kg selon les espèces. La masse corporelle d'un Tartarocyon cazanavei est quant à elle estimée à 200 kg, en faisant l’un des plus imposants.
Les fossiles de vertébrés terrestres d’âge compris entre 13 et 11 millions d'années sur la bordure nord des Pyrénées sont très rares. La découverte de cette mâchoire datée de -12 millions d’années est d’autant plus importante. Son étude et la description de Tartarocyon ont offert l'occasion d'étudier l'évolution et le crépuscule des "chiens-ours" européens dans le contexte des événements climatiques majeurs connus de cette époque.
La mandibule étudiée est le fossile de référence, qualifié d’holotype, pour cette nouvelle espèce et ce nouveau genre. Elle a été donnée par Jean-François Lesport au Muséum de Bordeaux – sciences et nature pour y être conservée et accessible à la communauté scientifique et au public. Elle est actuellement présentée dans l’exposition temporaire intitulée « Collectionner la nature ? ». Celle-ci permet de discuter les raisons de constituer des collections d’Histoire naturelle. Elle montre leur intérêt et l’importance de les conserver, de les enrichir, de les étudier et de les transmettre.
Ce travail est le fruit d’une collaboration entre paléontologues institutionnels et paléontologues passionnés.